mardi 27 mars 2012

J'étais très sérieux quand j'avais 18 ans

samedi 27 mars 1993

Cette semaine, j'ai ressenti toute ma dualité, comme une multitude de facettes qui s'échangent tandis que se modifie ma scène sur laquelle je joue : tantôt gentil, aimable, serviable, cultivé et tolérant ; tantôt snob, suffisant, mondain, arriviste et méprisant ; tantôt mystérieux, obscur, impénétrable ; tantôt provoquant, agitateur, révolté et obsédé ; tantôt mélancolique, pitoyable, attendrissant ou solitaire...
Tous ces visages se succèdent sans que je ne puisse plus en contrôler un seul, ni même découvrir l'authentique, le profond et le vrai.
Qui suis-je ? Que veux-je ? Qui m'aime ?... ?

Cette dualité explique certainement les nombreuses hésitations que j'ai à lier quelque peu les acteurs de scènes différentes. Ainsi, quand Patricia et Céline sont ensemble avec moi, je deviens souvent insupportable pour les deux, incapable d'observer un comportement neutre.

Peut-être que le seul aspect unique et singulier de mon être est mon amour pour les garçons. Qu'ils soient de n'importe quelle scène, je les veux. Quoique là encore je sois attiré par les hommes d'âge mûr ainsi que par de jeunes garçons à peine éclos. Pierre est si pur, son visage et ses mains sont si lisses ; sa bouche doit être douce et tendre... Mais que pense-t-il de moi ? M'a-t-il serré la main et a-t-il ri avec moi si simplement parce qu'il aime faire connaissance et rencontrer une large audience ? J'aimerais qu'il voulût davantage ; et quand bien même il ne serait pas inverti que je l'aimerais.
Je ne sais s'il est celui qui m'embrassera le premier, mais il existe et il me reconnaît, c'est déjà plus que je n'en ai jamais eu.
Je le sens si proche, si près de mes lèvres. Prendrai-je un jour sa nuque entre mes mains, et nos visages feront-ils leur union quelque part ailleurs que dans mes songes ?...
Je ne désire rien d'autre que ses yeux dans les miens, sans aucune crainte, dans une seule confiance amoureuse... Je voudrais qu'il me serre la main avec une joie si grande que j'en pleure déjà. Nous marcherions sans mot dire, nos mains serrées, le monde n'existant que dans le regard de l'autre, la nature entière concentrée en lui. Je le suivrai en courant, puis je l'embrasserai encore, nous rirons tandis que ses mains embrasserons les miennes. Le monde sera beau, la nature sera avec nous seuls.
Il est ma paire, nous sommes de nouveau vivants, il tient ma main et je ne le lâcherai pas.
C'est un amour singulier, singulier et entier.
Je l'aime et il me reconnaît. Il me sourit.

Il faut absolument que je lui fasse sentir ce sentiment nouveau qui m'anime aujourd'hui. je veux qu'il sache que je l'aime, que je l'aime tout seul, dans les coulisses ensoleillées.
Puis un jour nous jouerons nos propres rôles, le seul unique véritable ; je l'embrasserai et tout le monde et la nature applaudiront, le monde sera beau.

Maman, tu m'aimeras ?...

Vous ne comprenez pas que je l'aime !?!

Est-ce qu'avec l'âge le monde s'améliore ? Est-ce que l'automne est toujours magnifique au Canada ? Est-ce que je serai en paix le dernier jour, quand la neige commencera à tomber, doucement ?
Est-ce que je mourrai avec ce sourire un peu triste mais sincère que j'ai toujours recherché ?
Est-ce que les forêts seront belles ce dernier automne ?
Je mourrai bien ?

samedi 17 mars 2012

Cinémascoop !

Hier vendredi, nous sommes allés voir une émission de télévision sur le cinéma sur une scène, le tout en improvisation.
Quand la télé, victime de l'audimat et du consensus mou se plie à la dictature de l'efficacité, CinémaScoop s'insurge et riposte !
C'est donc un spectacle monté sur le principe d'une émission de télé, du genre Les dossiers de l'écran (l'émission au générique effrayant) : un film (de l'action, du suspens, du sang et des rires, de l'amour...), des débats (par exemple : Pour ou contre les ogives nucléaires confiées aux enfants ?), des interventions de spectateurs, des appels de téléspectateurs (SVP), des publicités, des chansons de variété... et le tout IMPROVISE !
Seule contrainte : les titres des œuvres sont choisies au hasard parmi ce que les spectateurs du soir ont proposé (le titre du film de votre vie dont vous rêvez).

Comme tout spectacle d'improvisation, ça monte doucement... puis l'intertexte s'installe, les auto-références se lient, l'absurde surgit, le rire et les émotions explosent.

Au final : une très bon moment, pour 12€ (et tarif réduit à 6€), à la Maison pour tous des Rancy, 249 rue Vendôme dans le 3e, entre la Guillotière et la Bourse du travail (et tout près du domicile du plus désirable cuisinier du monde)

Vous avez de la chance, il y a une autre représentation ce samedi soir 17 mars à 20h30 !